Les lignes du soir
Publié le 3 Mars 2013
• Pièce Rapportée, Hélène Lenoir, Editions de Minuit, 2011
Claire gagne au loto, part à vélo mais est aussitôt renversée par un motard. Elle est hospitalisée. Elvire sa mère vient, ne vient pas, part, revient. Son mari tarde, arrive, fuit. Et là les maillons de vie s'enchaînent, se poursuivent, se brisent. La convalescence, la folie, la place, le rôle. Les morceaux du quotidien s'interrogent, s'entrechoquent, se superposent. On passe du choc d'une mère bouleversée, à celui d'une femme qui refuse les sarcasmes de son mari.
La narration d'Hélène Lenoir semble tenter de s'échapper d'un huis clos familial. Elvire tourne dans sa douleur sans en trouver l'issu. La langue nous emmène, mais le récit ne donne pas de réponse. La vie n'est pas si simple, les conventions, le poids de la pensée dominante de cette bourgeoisie catholique. Elvire ne veut pas de la place de potiche que sa belle-famille souhaite lui accorder, mais trouve-t-elle pour autant son expression ? Elle choisit la rupture avec sa belle famille pour se reconstruire.
• Carlos Ruiz Zafon, Le prisonnier du ciel, 2012
Nous retrouvons Daniel Sempere et son ami Fermin, les personnages de l'Ombre du vent.
Un personnage étrange entre dans la librairie familiale et achète un exemplaire de collection du Comte de Monte Cristo. Il ne l'emporte pas, le laisse en librairie aux bons soins de Fermin, contresigné de paroles menaçantes.
Daniel suit cet homme étrange... et là la vie de Fermin se déroule, puis celle de Daniel, celle de feu sa mère...Les fantômes, les prisonniers du temps, les mensonges.
La verve de Zafon.
Les secrets de barcelone de 1939.
Les palpitations du lecteur.
Rondement mené, comme zafon sait le faire. Avec toutefois une touche de frustration pour le lecteur, le suspens de fin de récit qui met en bouche pour une hypothétique suite...l'univers de zafon s'accroche à mon coeur de lectrice, à mes ombres secrètes.